Le développement de la mémoire de travail chez l’enfant est lent et tardif. Les chercheurs du domaine penchent pour une évolution en plateau plutôt que linéaire, avec des pics vers 4-5 ans puis vers 8 ans. Plusieurs facteurs modulent ce développement.
Tout d’abord, la mémoire de travail s’appuie sur la mémoire à court terme. Ses différentes composantes ne se développent pas à la même vitesse.
Pour la mémoire auditivo-verbale à court terme (mémoire des informations entendues), on observe chez les enfants, en moyenne, la progression suivante : environ 2 éléments retenus à 2 ans, 5 éléments à 7 ans, 6 à 9 ans et enfin 7 éléments (c’est-à-dire la performance adulte) à l’adolescence.
Pour la mémoire visuo-spatiale à court terme (mémoire des informations visuelles comme les lieux, les emplacements, les trajectoires), le développement est un peu plus plus tardif .
Le développement de la mémoire de travail est lié également à l’augmentation de la vitesse de traitement de l’information ainsi qu’ à l’amélioration des capacités d’attention avec l’âge.
Enfin, il est dépendant de l’acquisition de stratégies, comme par exemple le fait de se répéter dans sa tête les informations pour ne pas les oublier (stratégie d’auto-répétition subvocale). Cette stratégie n’apparaît que vers l’âge de 7 ans. De purement quantitatif, le développement de la mémoire de travail devient alors qualitatif.